Poème : Mélopée des Mères

Baronne Aymar de Maulmont

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MELOPEE DES MERES

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DORMEZ, PAUVRES PETITS, DANS VOS BERCEAUX FUNEBRES,

DORMEZ, ENSEVELIS DANS VOS GLORIEUX DRAPEAUX,

ET SI VOUS Y RESTEZ, TOUT PETITS POUR VOS MERES,

POUR LA PATRIE VOUS ÊTES GRANDS ET BEAUX.

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VOUS RÊVIEZ, TOUT ENFANT, DE DEFENDRE LA FRANCE ;

VOS JOUETS PREFERES ETAIENT SABRES, FUSILS,

VOS JEUX PLUS FAVORIS SIMULAIENT LA REVANCHE ;

VOUS DISPOSIEZ DEJA, SEULS, DE VOS JEUNES VIES.

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QUAND L'HEURE EST ARRIVEE, QUE DE JOUR OU DE NUIT

IL A FALLU PARTIR,  VOUS ÊTES DEVENUS

D'INVINCIBLES HEROS, EN FACE L'ENNEMI

QUI SURPRIS, ETONNE, S'ENFUIT A VOTRE VUE.

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MAIS SE RESSAISISSANT, IL FONDIT, TEL UN MONSTRE,

ET S'ABATTIT SUR VOUS, CRUEL EN SON COURROUX,

VOUS FAISANT PAYER CHER L'ADMIRATION DU MONDE,

DESHONORANT SON NOM POUR SE VENGER DE VOUS.

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MAIS VOUS L'AVEZ VAINCU,  EN EVOQUANT VOS MERES ;

NOUS AVONS ENTENDU VOS RÂLES D'EXPIRANT.

AH! NOUS AVONS PLEURE, MAIS SOMMES RESTEES FIERES

DE NOS PETITS SOLDATS MORTS EN NOUS APPELANT

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DORMEZ! NOUS VOUS BERCONS LE SOIR QUAND LA NUIT TOMBE

DORMEZ! SOUS LES LAURIERS DONT VOS FRONTS RESTENT CEINTS.

JUSQU'AU DERNIER SOUPIR, NOUS VEILLERONS VOS TOMBES

ET SENTIRONS VOS COEURS BATTRE ENCORE DANS NOS SEINS !

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INVOCATION

VOUS QUI FÎTES LES COEURS DES MERES DESOLEES

CONSOLEZ-NOUS, MON DIEU !

ET NOUS REUNISSEZ A NOS FILS BIEN AIMES

A NOS MORTS GLORIEUX

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Ce poème inspiré par la mort de son fils, sculpteur de talent,

à la Baronne  Aymar de Maulmont,

hôte de La Turbie et bienfaitrice des pauvres de la Commune,

a été joint à la brochure éditée lors de l'inauguration du Monument aux Morts

de La Turbie, le 26 juin 1921